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TRONÇAIS CHRISTOPHE AUROUX

BIENVENUE SUR CARPE PASSION 63

La carpe en pays de Tronçais

 

par Christophe Auroux




Depuis une vingtaine d’années et depuis que la pêche de la carpe occupe mon esprit, j’ aime revenir pêcher dans un endroit que j ‘ai pas mal pratiqué à mes débuts, j’ai nommé la FORET DE TRONCAIS

 

Située à l’ouest du département de l’Allier sur les communes de Cérilly, Valigny, St Bonnet de Tronçais, Vitray, ce domaine public s’étend sur 15000 ha de forêt avec pas moins de six plans d’eau allant de 15 à plus de 100ha.

 

Ce qui est intéressant c’est la différence entre tous ces plans d’eau au niveau de la pêche. Il faut donc s’adapter à chaque fois que l’on change d’étang voire même de poste.

 

Depuis toutes ces années, j’ai donc essayé de comprendre et d’observer l’évolution de notre pêche au milieu de cette nature exceptionnelle.

 

Dans les années 80, prendre un poisson de plus de 10kg était un véritable exploit mais heureusement les techniques ainsi que les appâts ont évolué ce qui a permis de prendre quelques fishs de plus de 20 kg.

 

Les mentalités aussi ont changé. Les viandards restent encore présents mais la carpe n’est plus trop leur poisson fétiche. Le sandre l’a remplacée. Même s’il fait 15 cm, il passe à la casserole mais bon, passons ! Aujourd’hui c’est un autre sujet et beaucoup plus grave que quelques carpeaux emmenés pour manger : le trafic de poissons.

 

Le plan d’eau de Pirot principalement mais d’autres aussi sans doute, ont été victimes de ces abus dans les années 2007/2008 privant ainsi les amoureux de cette belle région de quelques beaux spécimens.

 

Autres phénomènes qui affectent aussi pas mal le cheptel de Pirot sont les vidanges. Bien qu’assez rares (généralement tous les 10 ans) elles sont suffisamment dangereuses pour endommager les plus grosses qui bien souvent ne sont pas réintroduites même si elles échappent à la guillotine de la pêcherie. Les prises passent alors d’une moyenne de 10kg a 4kg l’année d’après .

Pour ma part, j’ai vu deux de ces vidanges et il est vrai que le seul avantage c’est de connaître par cœur la nature des fonds, de repérer les obstacles éventuels et les spots très nombreux sur Pirot .Revenons maintenant à la pêche proprement dite sur l’étang de Pirot. Depuis toujours il y a un poste qui reste très productif et qui est un peu le « moteur de Pirot  » car en fait si ce poste ne déroule pas ça ne déroulera nulle part ailleurs. Il s’agit du ROND DES PECHEURS: lieu mythique des années 80 et connu pour ses nombreuses captures de sandres mais aussi de carpes.

 

Il s ‘agit en fait d’une grande pointe de sable avec un poste pleine eau à gauche et une entrée de bras à droite dans lequel il y a une zone de baignade en période estivale avec des profondeurs variables entre 2 et 6m. La pointe quant à elle est constituée de fond dur jusqu’à 150 m du bord et parsemée de gros cailloux un peu partout.

 

Et cerise sur le gâteau ! Après la limite sable/vase à 160m un gros tas de pierres sur 50m2, une ruine je pense !! L’entrée du bras est aussi intéressante que la pointe car une ancienne route crée une différence très nette sur une longueur de 80 m et une largeur d’ à peu près 2m. Elle est bordée par quelques branches et souches qui en font un spot de ouff. Un petit conseil: pêchez les cannes hautes pour éviter à la bannière de rester bloquée sous une pierre et risquer de perdre un big fish. Oui c’est du vécu.

 

Pour exemple :

 

Nous sommes le 29 aout 2006 avec un pote de Cérilly, nous décidons après une brève observation très prometteuse de pêcher ce poste pendant 2 jours consécutifs, sans amorçage préalable ni pêche de nuit mais juste une pêche de journée de fin d’été.

 

Le premier jour nous arrivons à 5 h du matin pour qu’il n’y ait personne d’autre ; sous une pluie battante nous nous installons avec nos 8 cannes tout autour de la pointe en 4 fois 2 cannes. Nous occupons un maximum d’espace pour intercepter le plus de carpes possible :

 

2 cannes seront tendues sur la pointe en waders à environ 140m juste avant le tas de pierres, 2 autres à gauche sous le gros chêne à 70m environ sur une pente un peu plus raide mais en limite de vase, et les autres sont placées à droite à l’entrée de la queue dont une placée sur le chemin.

 

Concernant les appâts nous utilisions des billes du commerce essentiellement des richworth « moule crabe » et « tutti fruty » .

 

Après un amorçage léger d’une trentaine de billes par cannes, nous attendons confiants les premières touches. Pas besoin d’attendre bien longtemps ! En effet au bout d’une heure premier bip et le détecteur s’emballe. Les touches s ‘enchaînent tout au long de la journée.

 

Vers 20 heures, nous enregistrons pas moins de 30 runs avec pour la plus grosse 14 kg et une moyenne de 9kg.

 

Très satisfaits de cette première journée nous nous posons des questions pour que la deuxième soit aussi productive. Les locaux le savent bien, Pirot peut être très capricieux, alors que faire ? amorçer pour le lendemain? Risqué car quand on ne dort pas sur place il peut toujours y avoir un petit malin pour piquer le poste ! Après quelques minutes de réflexion, nous décidons de ne pas remettre d’ appâts. Et ce fut le bon choix.

 

Le lendemain matin, même heure même poste et cannes au même endroit. Il est 10 h du matin et le doute nous envahit car aucune touche encore. Je dis à mon pote :  » c’est cuit on n’a pas réamorçé. Les poissons ne sont plus là !! ». Mais vers 11h, miracle ! Une touche puis une autre.

 

Jusqu’à 14 h non stop ! Aussitôt relancé, deux coups de cobra et c’est le run. De 14h30 à 16 h plus calme et vers 18h c’est reparti même frénésie pour comptabiliser 29 runs dans la journée.

QUELQUES PHOTOS DE L’ÉTANG DE GOULE

Avec ses 120ha c’est le plus grand. Il est peu profond surtout sur Valigny entre les deux ponts : de 50 cm à 2m. Jusqu’à 8m à la digue. On trouve quelques bancs de sable et de cailloux mais en général le fond est très vaseux. Les carpes aiment s’y nourrir car certains sujets ont une bouche dure mais toute tachée par la couleur de la vase. Il possède aussi une nourriture naturelle constituée d’écrevisses et d’anodontes mais pas en grosse quantité car il y a une population de nuisibles impressionnante ( chats, brèmes, carassins… ).

 

Les pêches de journée y sont difficiles. Il faut amorcer des jours voire des semaines avant pour intercepter quelques poissons. Cependant depuis 2 ans des enduros sont organisés et permettent de pêcher de nuit. On espère que Goule nous livrera un jour un spécimen hors norme ..

 

De l’autre coté, plus vers St Bonnet et Vitray, il y a encore 4 étangs tous plus beaux les uns que les autres : Tronçais , St Bonnet, Maurat et Saloup. Ce dernier n’est autorisé à la pêche que pour des actionnaires, mais il reste superbe avec des arbres immergés et quelques beaux poissons. Tronçais, pendent longtemps a été un de mes terrains de jeux favoris.

 

Avec St Bonnet, ils restent ouverts à la pêche hivernale une année sur deux. A Tronçais, les meilleurs pêches se font généralement en mars et en novembre. Il n’ est pas rare d’en faire aussi en janvier et février quand le temps le permet.

 

Depuis quelques années, des gros empoissonnements ont rejoint le cheptel existant permettant ainsi de faire bouger quelques poissons et de prendre du beau poisson. En effet beaucoup de communes dégénérées peuples l’étang. Malheureusement, pas de pêche de nuit sauf lors des deux enduros !

 

L’étang de Maurat quant à lui est privé donc pas de pêche du tout. Puis, il y a St Bonnet qui est le plus beau des plans d’eau. Il est très connu pour sa zone d’activité nautique en période estivale. St bonnet est aujourd’hui un no carpland. Je m’explique !!!!

 

Dans les années 2000 et même avant sont apparues comme dans bien des régions les fameuses cyanobactéries. Il est vrai que quand arrive les mois d’août et septembre la pêche se complique avec une eau verdâtre voire même des plaques d ‘algues toxiques dégageant une odeur assez irritante pour nos narines.

 

En 2008 ou 2009 je ne sais plus exactement, la vidange du siècle s’est faite! La décision fut prise de retirer toutes les carpes. Les dirigeants se sont laissés dire que cette pollution due en fait à un taux trop élevé d’azote dans le sol, était la faute de nos dames carpes. Elles soulèveraient les algues du fond en fouillant dans la vase ce qui produirait les plaques d’algues malodorantes en surface. Assez impressionnant et absurde comme décision non!!!!! Enfin bref !! Aujourd’hui, on a un plan d’eau de 25 ha magnifique, bordé de roselières et de nénuphars totalement dépourvu de carpes mais très riche en carnassiers !! Il faut de tout pour faire un monde.

 

Pour conclure, je dirais qu’ aujourd’hui la forêt de Tronçais est un lieu magnifique visité pour sa nature, ses chemins de randonnée (pédestre, équestre, et pour VTT), ses grands animaux ( brame du cerf en septembre ), ses cèpes et sa gastronomie, mais un peu moins pour la pêche qu’il y a 20 ans. Mais il y a et il y aura encore : Pirot – le mythique Goule – le mystérieux Tronçais – la valeur sure.

 

Alors faite vos jeux, et peut-être à bientôt au bord de l’eau sur l’une des berges de nos magnifiques plan d’eaux.

 

Gégé Le pêcheur

On m'appelle Gégé le pêcheur , ma passion c'est la pêche et plus précisement la pêche à la carpe. C'est un plaisir de partager mes connaissances avec vous à travers mes articles de Blog.

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